R de réel Volume J (septembre-octobre 2001) avec un supplément : le Jeu du Jars Pour recevoir la version papier de ce numéro ainsi que d'autres, vous pouvez le commander ou vous abonner, ou l'acheter en librairies.

Dans le volume j de R de réel, tout se joue autour de 3 thèmes : R de réel ouvre, dans sa partie Critique (non-alphabétique), un débat sur le roman, mais en se gardant bien de tomber dans l’opposition  entre formalisme et littérature de gare — d’où l’appel à deux écrivains de talent : Éric Chevillard (Les absences du capitaine Cook, Minuit, 2001) critique le genre romanesque : «On imagine déjà le fauteuil qui va avec. Les enfants sont au lit. Le chien est couché en rond sur son tapis. Toute la maisonnée dort. Dehors un crapaud chante. Un nouveau-né pleure dans la poubelle, ou un chat. La lune est à la fenêtre. Prenons un bon vieux roman.» En dix courts chapitres, Eva Almassy (Comme deux cerises, Stock, 2001) défend le roman: «“Quant à Valéry, il cessa paraît-il après quelques pages la lecture de David Copperfield, affirmant qu’il pouvait en faire autant : ha, ha ! Le malheureux aurait sué deux vies sans parvenir à inventer le D de David ! ” Je cite au moins une fois par trimestre cette phrase de Belletto, [...] mais je la déforme à dessein, préférant faire suer le malheureux Valéry pendant sept vies.» La justice est le deuxième thème transversal de la revue. Un entretien avec Gilles Sainati, vice-président du Syndicat de la Magistrature, détaille les conséquences des discours catastrophistes sur l’insécurité véhiculés par le gouvernement, et amplifiés à souhait par les médias : de la création du STIC, fichier de population mis en place depuis 1995 sans aucune base légale, à la mise en place du «traitement en temps réel » des infractions, qui, sous couvert d’efficacité, voit s’envoler le nombre de procédures bâclées. On se dirige ainsi vers une justice à deux vitesses: d’un côté les affaires nobles, menées à grands renforts d’avocats, de l’autre une justice expéditive et punitive, qui confond les «incivilités» avec le grand banditisme (cf. l’article justiciables du Dictionnaire). En partie Savoir, un article sur les jurés rappelle les enjeux de la réforme de la cour d’assises (juin 2000), laquelle n’a pas réussi à supprimer le jury populaire, institution issue de la Révolution française qui est un archaïsme aux yeux de bien des magistrats. Le langage est le troisième axe de ce volume j, avec en partie Savoir un article sur la notion de jargon: argot, langage administratif ou langage scientifique, le jargon énerve, mais pourquoi? Certains mots sont-ils laids? Tout le monde n’a-t-il pas le droit de créer une langue? L’article jobard du  dictionnaire, en rendant hommage au ’pataphysicien André Blavier, auteur des Fous littéraires, ouvrage qui recense bon nombre de soi-disant fous ayant voulu inventer une langue (article ja), revient sur la question.

savoir ( d e ) r a t i o n n e l	Jargon jaspinez-vous le jobelin des jojos ? Le jargon est un langage que l’on ne comprend pas, et qui pourtant n’est pas une langue étrangère. Voleurs, académiciens, scientifiques, tous ont leur jargon.  Protection des savoirs? Pédantisme? Le jargon renvoie à la question de la norme sociale en matière de langage: qui a le droit de créer des mots? Et ceux qui s’arrogent ce droit, comment s’y prennent-ils pour inventer un nouveau mot, si possible beau? Jurés assesseurs aux assises? « L’ignorance, la peur, la naïveté, la partialité tour à tour servile ou frauduleuse des jurés sont prouvées abondamment. » (G.Tarde, 1890). Une histoire de l’institution du jury populaire, depuis sa naissance en 1791 jusqu’à la récente réforme de la Cour d’assises (juin 2000), qui n’a pas réussi à supprimer ce que beaucoup considèrent comme un archaïsme: le vote de 9 citoyens ordinaires pour juger de la culpabilité et de la peine des présumés criminels.. Jazz how high the moon? Une brève histoire du jazz, genre impur se nourrissant de mélanges.
critique ( d e ) r e l a t i f	Éric Chevillard : portrait craché du romancier (contre le roman) « Le roman nous endort, nous abrutit, nous traite comme des chiens: la chaîne mesure trois mètres, chacun peut librement faire le tour de sa niche. Le roman défend et illustre l’ordre des choses qui est une tyrannie stupide et sanguinaire. » Eva Almassy : portrait en pied du grand paon (pour le roman) «Et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et… et : voici déjà tout un roman. Son sommaire précis du moins, son plan.» Entretien sur la justice avec Gilles Sainati : «l’ordre public est aux mains de la police et de la gendarmerie.» Les conséquences du nouveau discours gouvernemental sur l’insécurité.
imaginaire ( d e ) c o m p l e x e	Interview imaginaire Sid Vicious: « Nos provocs à nous c'était autre chose » Jeux du Moyen-Âge: glic La salle la moins fréquentée du Musée Caruaru (Brésil). (par Nicolas de Crécy) Voyage imaginaire un peu partout. (par Laurent André) Fenêtres en milieu urbain (3) U., roman feuilleton (épisode J).
dictionnaire ( d e ) r é e l	Ja... Jardin Jardinage Jars Jaurès Jazz Jeannot-Lapin Jobard Journaliste Justiciables (Ces articles seront bientôt dans le DictionnR, lettre J).