SANDRA LA MARMOTTE
drame à Saint-Germain des Prés
R de réel
Volume E (septembre-octobre 2000)
Imaginaire
(Articles)

 
Sandra dans son appartement

Sandra la Marmotte, l’amie des enfants, s’est donné la mort hier à son domicile parisien vers 15 heures 30. L’émoi est considérable dans le petit monde de la littérature enfantine.
Découverte dans les années 1990 par un éditeur parisien en vacances dans les Pyrénées orientales, Sandra la Marmotte connut très vite un succès certain dans tous les ouvrages auxquels elle participa. Ses grands yeux brillants et pleins de malice ont conquis un public mondial. Sandra la marmotte et les fraises des bois (Éditions du Seuil) fut un des best-sellers de l’année 1994, traduit dans plus de 15 langues. Sandra était particulièrement appréciée au Japon, où les enfants allaient même jusqu’à se couvrir de poils pour imiter sa fourrure. Sa carrière prit un tournant décisif avec Sandra la Catalane (Totem d’or du salon de Montreuil en 1998), qui fut pour elle l’occasion d’exprimer son attachement culturel et politique au pays qui la vit naître.
Son entourage évoque aujourd’hui les grandes difficultés qu’éprouvait Sandra la Marmotte à s’adapter aux mondanités de l’intelligentsia parisienne. Véritable symbole de la vitalité de l’édition de jeunesse française, Sandra souffrait des pressions médiatiques et des excès de la presse à scandale. La vie débridée de son époux, Nestor le Castor, acheva de l’enfermer dans une solitude douloureuse qu’elle noya dans une trop forte consommation d’alcool (essentiellement de la Chartreuse). Fauchée en pleine gloire, l’amie des enfants restera dans nos cœurs. Hé non, Sandra, nous ne t’entendrons plus siffler à la terrasse du Café de Flore...

texte & illustration
Nicolas de Crécy
 

 
 
 
(c) N. de Crécy et R de réel 2000. Reproduction interdite.
 

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