GRATTE-CIEL
multiplications glorieuses

R de réel
Volume G (janv.-fév. 2000)
Savoir
(Articles)

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Home Insurance, Chicago, 1884.
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Masonic Temple, Chicago, 1892.
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Gropius et Meyer, projet pour le Chicago Tribune, 1922.
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Nationsbank center, Houston, 1984.
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BIBLIOGRAPHIE

a. Gratte-ciel, Norma, 1995.
b. L. Benevolo, Histoire de l’architecture moderne, Dunod, 1978.
c. J. Dupré, Gratte-ciel du monde, Könemann, 1996.
 
 
 
 

NOTES

1. Genèse, 11.4. Retour au texte

2. L’ascenseur est inventé par Otis en 1851. Premier ascenseur pour passagers  à New York (magasins Haughout) en 1857. Retour au texte

3. La maçonnerie portante ne permet pas de réaliser des immeubles de plus de huit étages. Retour au texte

4. Le Home Insurance Building a été démoli en 1929. Retour au texte

5. La liste est établie chaque année, depuis 1972, par le Council on Tall Buildings and Urban Habitat (Lehigh University, Pennsylvanie). Retour au texte

6. Lettre ouverte à M. Alphand, commissaire de l’Exposition universelle de Paris (1889), parue in Le Temps, 14.II.1887. Retour au texte

7. Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932. Retour au texte

8. H. Ferris, Power in Buiding, 1953. Retour au texte

9. Cf. H. Monroe, J.W. Root, New York, 1896. Retour au texte

10. J. Bourgin & C. Delfante, Villeurbanne. Une histoire de Gratte-Ciel, Éd. Lyonnaises d’Art et d’Histoire, 1993. Retour au texte

11. G. Hassenpflug & P. Peters, Écrans, tours et collines, 1966, trad. Dunod, 1971. Retour au texte

12. Selon les mots de Burnham, Engineering Record, 1896. Retour au texte

13. M. Schuyler, « Pour freiner l’ascension du gratte-ciel », Architectural Record, 1908. Retour au texte

14. L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932. Retour au texte

15. F. L. Wright, « The Tyranny of the Skyscrapers », conférence à l’Université de Princeton, 1930. Retour au texte

16. H. Thoreau, Walden ou la vie dans les bois, 1854. Retour au texte

17. L’Empire State Building est aujourd’hui classé monument historique. Retour au texte

18. John Dos Passos, Manhattan Transfer, 1928. Retour au texte

 

« Maintenant, rien ne sera irréalisable pour eux »(1) : jaloux de ses prérogatives, Yahvé stoppe la construction de la tour de Babel. C’était sans compter, aux alentours des années 1860, l’invention concomitante de l’ascenseur(2) et de l’architecture métallique(3) : une conjonction de l’évolution des techniques qui permet de vaincre la hauteur et donne naissance au premier gratte-ciel — un « grand immeuble de bureaux » comme on dit alors, le Home Insurance Building (cf. ill.). Ce dernier, construit en 1884(4) par l’ingénieur Le Baron Jenney à Chicago, ressemble plus à un palais à l’italienne trapu, du haut de ses 55 mètres, de ses dix étages et de son architecture classique, qu’aux Petronas Towers de Kuala Lumpur, 450 mètres, quatre-vingt huit étages, actuellement n°1 au top cent des plus hauts gratte-ciel du monde — les derniers de la liste affichant un bon 226 mètres(5). « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! »1 Le mot d’ordre biblique perdure.

§

Les obélisques, minarets, pyramides, tours des châteaux et flèches des cathédrales culminant à une centaine de mètres n’ont pas attendu la Révolution industrielle pour exister. Des escaliers suffisaient à conduire les hommes en ces hauteurs-là, qui étaient l’apanage de la puissance divine ou royale — s’il est vrai que le parallélisme entre le pouvoir et la vision surplombante des choses (« panoramique », disent les guides touristiques) va de soi. Le mot gratte-ciel ne dit pas autre chose : il désigne à l’origine une petite voile triangulaire au sommet d’un mât, et, par métaphore, tout ce qui est exagérément haut. C’est le Daily News de Boston qui consacre le terme pour désigner le nouveau type d’immeubles, dans un article de 1891 intitulé « How the Sky-Scrapers are Built ». Trois ans auparavant, Buffington avait baptisé « gratte-nuages » sa tour à ossature d’acier de vingt-huit étages ; appellation sans suite.
La hauteur comme célébration de la gloire — mais encore faut-il savoir de quelle gloire. Le gratte-ciel n’est pas le seul à avoir dû se justifier, en cette fin du XIXe siècle où l’architecture bouleverse la ville traditionnelle. On connaît les réactions contre la tour Eiffel des « écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté, jusqu’ici intacte, de Paris » (parmi lesquels Gounod, Garnier, Maupassant, Zola) qui écrivirent dans une lettre ouverte : « La tour Eiffel dont la commerciale Amérique elle-même ne voudrait pas, c’est, n’en doutez pas, le déshonneur de Paris. Il suffit pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer un instant une tour vertigineusement ridicule dominant Paris, ainsi qu’une gigantesque et noire cheminée d’usine, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. »(6) Humiliantes pour les autres monuments, les tours de nouveaux rois, les cathédrales de nouveaux dieux : le capitalisme industriel moderne et le progrès scientifique. À New York, le « Dieu Dollar »(7) a sa « cathédrale du commerce », le Woolworth Building, ainsi qu’il fut surnommé à sa construction en 1913 : « Il y avait des banques prétendant être des temples, des gratte-ciel prétendant être des cathédrales, et les immeubles de bureaux de Madison Square prétendant être des campaniles vénitiens — et tous recevaient des médailles pour leur prétention »(8).
La métaphore religieuse est de fait récurrente en termes architecturaux : flèches, dômes, tourelles et pyramides se succèdent en haut des tours. Traditions maya, romane, gothique et surtout style Art déco à partir de 1925 voisinent dans la skyline de Manhattan. Lorsque Burnham et Root construisent, en 1891, le Monadock Building aux maçonneries lisses sans ornementation, c’est pour des motifs financiers et non par choix esthétique(9). En 1922, le célèbre concours lancé par le Chicago Tribune en vue de construire « le plus bel immeuble de bureaux du monde » récompense une tour d’inspiration gothique (par Hood et Howells). Cependant le concours, véritable état des lieux des tendances architecturales de l’époque, voit poindre le modernisme du Bauhaus avec le projet de Gropius (cf. ill.). Il faudra attendre l’après-guerre pour que domine le style « simplifié, pur, propre, généralisable, raisonnable, abstrait »(a) théorisé par Mies van der Rohe. Mais si ce dernier réalise à New York le très beau Seagram Building (1958), tout de granit, bronze et verre, la leçon du modernisme n’est pas toujours bien comprise : « les répliques auront rarement la qualité de l’original » et le « standard immobilier totalitaire et souvent destructeur, [...] univers banalisé de boîtes et de cages »(a), se met en place. C’est pourquoi, au cours des années 1980, les gratte-ciel baroques resurgissent, en réaction à la prédominance de ce « style international ». Contre les gratte-ciel uniformes (laids ?) aux toits plats des années 1960 et 1970, la vague historiciste souligne parfois de manière très explicite ses références aux « tours romantiques »a de l’entre-deux-guerres — ainsi le Nationsbank Center de Johnson et Burgee (Houston, 1984, cf. ill.). Depuis, le modernisme est revenu en force, mais avec la ferme volonté d’être « une source esthétique pouvant être utilisée avec autant de profit que le classicisme »(a) : la Hong Kong and Shanghai Bank de Foster, les travaux de Kohn Pedersen Fox ou d’Helmut Jahn en témoignent.
Les avatars du modernisme prouvent en fin de compte que la métaphore de la hauteur fonctionne encore : la hauteur signifiant la puissance, ce qui est haut se doit d’être puissant. L’homme n’accepte de casser le paysage que pour quelque chose qui le mérite : gloire de Dieu, du roi, de la science, du capitalisme. « Du prolétariat », proclame un ouvrage hagiographique sur la « citadelle des citoyens » que fut le nouveau Villeurbanne(10) (architecte Môrice Leroux), exemple typique de la conception des années 1930 en matière de logements populaires. Villeurbanne célèbre ses  Gratte-Ciel (sic) : les majuscules sont sans doute la meilleure preuve qu’ils n’en sont pas. N’est pas Manhattan ni Hong-Kong qui veut — le vocabulaire, dès les années 1960, le dit lui-même : un immeuble raté n’est qu’un high-rise, une tour, une barre, un IGH (immeuble de grande hauteur) dans le jargon des spécialistes.
Non pas que la construction en hauteur doive être l’apanage des quartiers d’affaires. New York aussi a ses gratte-ciel d’habitation moderne : le premier, la Ritz Tower (165 mètres), fut construit en 1926 par l’architecte Emery Roth, en réaction aux apartment buildings ne dépassant pas une quinzaine d’étages — qu’il surnommait les « égratigne-ciel »(a). Un immeuble new-yorkais et une « barre » d’habitations HLM peuvent bien sûr être identiques. Mais le premier, quand bien même serait-il de qualité médiocre, s’inscrit dans un tout, fonctionnant comme une mise en abyme de la ville à laquelle il participe. Bien des « barres » européennes ne sont quant à elles que des ruptures architecturales ne symbolisant rien d’autre que la pauvreté qu’elles logent.
Ces « barres » de logements s’inscrivaient lors de leur construction dans l’utopie architecturale énoncée par Le Corbusier et ses pairs dans la Charte d’Athènes (1933) — utopie selon laquelle l’immeuble-ville, changement quantitatif, apporte en outre un changement qualitatif à l’habitat : «  Le choix de la vue la plus agréable, la recherche de l’air le plus pur et de l’insolation la plus complète : [...] seules des constructions d’une certaine hauteur pourront satisfaire heureusement à ces exigences légitimes ». La hauteur devient synonyme de la modernité de l’univers « simplifié, pur, propre, généralisable, raisonnable, abstrait »a évoqué par Mies van der Rohe. L’enthousiasme des années 1960 fait parfois sourire ; ainsi dans cette citation d’un ouvrage(11) multipliant les références fascinées à Le Corbusier : « On sait qu’un immeuble haut peut revenir plus cher [...] Mais la femme occupée exclusivement par son ménage dans une maison individuelle ou jumelée peut être libérée grâce à un appartement entièrement automatisé pour une activité professionnelle ou autre (ne serait-ce qu’à mi-temps). Le loyer élevé de l’immeuble haut serait amorti par cette libération ou les revenus supplémentaires. Le ménage est loin de demander toute la réflexion et l’énergie que peut fournir une femme. Sans un immeuble haut, on ne peut libérer ces énergies et les utiliser ».

§

Ce n’est pourtant pas tant la Révolution industrielle et capitaliste que « la révolution mentale qu’un continent s’est imposée, en une génération, qui constitue la dimension la plus impressionnante »a de l’histoire des gratte-ciel. Cette révolution est née d’une tabula rasa involontaire : le grand incendie de Chicago, en 1871, lequel détruit presque entièrement la ville. Le traumatisme et la nécessité urgente de reconstruire « ne sont pas étrangers à la mentalité de pionniers qui caractérise la ville »(a) et, en matière d’architecture, à la fertilité des mouvements d’avant-garde. En lieu et place de l’ancienne petite ville en bois surgit le Loop, centre commercial moderne expérimentant les nouvelles techniques de construction. L’expression « école de Chicago » qualifie les deux générations d’architectes ayant donné naissance à la nouvelle architecture. La première génération, qui travaille immédiatement après l’incendie, comprend notamment Le Baron Jenney (à qui « revient tout le mérite de cette prouesse d’ingénierie consistant à soutenir un édifice entier par une ossature métallique »(12)) ; la seconde génération comprend Burnham, Root, Sullivan et Roche. En 1892, le Masonic Temple (Burnham & Root, cf. ill.), 99 mètres, est consacré immeuble « le plus haut du monde » — superlatif promis à un bel avenir.
Les gratte-ciel de Chicago ne vont certes pas sans susciter de remous : s’habituer à prendre l’ascenseur jusqu’au vingtième étage, accepter de voir les rues transformées en « canyons sombres et profonds »(13) — autant de bouleversements quotidiens qui ne vont pas de soi. En 1893 (suite à la construction du Masonic Temple), la hauteur se voit limitée à une quarantaine de  mètres à Chicago, et ce jusqu’en 1923. Occasion pour Manhattan, où aucune loi ne vient limiter la masse ou la hauteur des constructions, de détrôner Chicago en 1899, avec le St. Paul Building de George B. Post. Mais bientôt New York aussi se tempère : les 273 mètres de l’Equitable Building (1915) ayant privé une rue entière de lumière, les premières réglementations d’urbanisme obligeant à construire en retrait les gratte-ciel sont votées en 1916. La course à la hauteur se poursuit cependant au fil des progrès techniques : l’allégement constant des constructions en acier permet une progression spectaculaire ; les baies vitrées s’agrandissent au détriment des murs.
Moins de cinquante ans après le Home Insurance Building de Chicago, l’archétype du gratte-ciel américain se dresse du haut de ses 381 mètres : l’Empire State Building, construit en 1931 à New York. Le cap des 200 mètres est alors devenu chose commune, et la hauteur un élément constitutif de l’identité des villes américaines : « Pour une surprise, c’en fut une. À travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu’on découvrait soudain que nous nous refusâmes d’abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu’on était on s’est mis à rigoler en voyant ça, droit devant nous... Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c’est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports fameux même. Mais chez nous, n’est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur. »(14)
« Couchées », nos villes européennes ? En 1769, l’architecte Pierre Patte, dans ses Mémoires sur les objets les plus importants de l’architecture, notait quant à lui avec amusement « ce que les Chinois pensent du peu de largeur de nos rues, et de l’élévation de nos maisons [jusqu’à cinq et six étages] ». Son récit rappelle que toute hauteur est relative : « Lorsqu’ils voient la description de nos bâtiments ou des estampes qui les représentent, ces grands corps de logis, ces hauts pavillons les épouvantent ; ils regardent nos rues comme des chemins creusés dans d’affreuses montagnes, et nos maisons comme des rochers à perte de vue, percés de trous, ainsi que des habitations d’ours et d’autres bêtes féroces. Nos étages surtout accumulés les uns sur les autres leur paraissent insupportables. [...] L’Empereur Canghi disait, en voyant le plan de nos maisons en Europe, il faut que l’Europe soit un pays bien petit, bien misérable, puisqu’il n’y a pas assez de terrain pour étendre les villes, et qu’on est obligé d’y habiter en l’air ». L’Empereur Canghi serait sans doute bien surpris de voir, à Shanghai, une montagne véritable, le Jin Mao Building, 421 mètres, quatrième plus haut gratte-ciel du monde. En fin de compte, l’homme s’adapte bien facilement aux bouleversements de son environnement, capable d’« habiter en l’air » comme du contraire — le tout étant de prouver qu’il n’est point misérable.

§

« Stratagème mécanique » visant à « multiplier les bons terrains autant de fois qu’il est possible »(15), selon Frank Lloyd Wright ? Pas seulement. Certes les parcelles sont petites et la hauteur non réglementée. Mais l’apparition du gratte-ciel n’est pas uniquement due à la rareté du terrain et au jeu de la spéculation foncière. Car « s’il est vrai qu’à Manhattan la proximité du port présentait de nombreux avantages, incitant les hommes d’affaires à s’agglutiner sur une étroite pointe de terre, [...] que dire de Chicago ou plus tard de Houston, qui disposent de vastes plaines disponibles ? »(a) Ce n’est pas le manque de place qui amène à construire en hauteur : c’est la force du symbole. « Quant à la religion et l’amour de l’art des bâtisseurs, ce sont à peu près les mêmes par tout l’univers, que l’édifice soit un temple égyptien ou la Banque des États-Unis. Cela coûte plus que cela ne vaut. Le grand ressort, c’est la vanité. »(16) Pendant la dépression des années 1930, les frais de maintenance de l’Empire State Building sont considérables, ce qui lui vaut le surnom d’« Empty State Building » — mais le symbole demeure(17) : futile, contestable ?
On peut railler : « Quant à vos hautes tours et monuments, il y eut jadis en cette ville un cerveau brûlé qui entreprit de percer la terre jusqu’à la Chine, et il atteignit si loin que, à son dire, il entendit les marmites et casseroles chinoises résonner ; mais je crois bien que je ne me détournerais pas de mon chemin pour admirer le trou qu’il fit. Cela intéresse nombre de gens de savoir, à propos des monuments de l’Ouest et de l’Est, qui les a bâtis. Pour ma part, j’aimerais savoir qui, en ce temps-là, ne les bâtit point, qui fut au-dessus de telles futilités »16.
Futilités ? Quand bien même ne serait-on pas le plus haut du monde, on peut toujours être le plus haut « du pourtour méditerranéen » (Barcelone 1992), le plus haut « de l’hémisphère Sud » (Melbourne 1985), le plus haut « d’Europe de l’Ouest » (la tour Montparnasse en 1969, puis la MesseTurm de Francfort en 1990). La Russie construisit elle aussi ses « immeubles de grande hauteur » — le terme « gratte-ciel », trop américain, étant proscrit : Université de Moscou, 1953, 239 mètres. De nos jours, « le plus haut d’Extrême-Orient » et « le plus haut du monde » se confondent, grâce aux Petronas Towers — symbole de la prospérité économique de l’Asie.
La course à la hauteur est et sera sans fin : le Japon fourmille de projets de gratte-ciel de plusieurs kilomètres depuis la fin des années 1980 (complexe X-Seed 4000, 4000 mètres comme son nom l’indique ; DIB-200, 2001 mètres, etc.). Outre le coût exorbitant et la difficulté à trouver des occupants pour les milliers de mètres carrés dégagés, les problèmes résident dans la stabilité du sous-sol, la résistance au vent de l’édifice, et dans la régulation informatique de l’ensemble (ascenseurs, éclairage, température, etc.). Techniquement, un gratte-ciel de plusieurs kilomètres est aujourd’hui possible.

« Entassés dans l’île étroite, les édifices aux mille fenêtres se dresseront, étincelants, pyramides sur pyramides, sommets de nuages blancs au-dessus des orages. »(18) Le ciel n’est plafonné que par la terre.

Madeleine Van Oyen


 

 
 
 
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